Photo: John B. Weller
Gestion spatiale
Dans la zone de la Convention, les activités sont réglementées en tenant compte d’une approche écosystémique et de précaution. La Commission adopte des mesures de conservation pour réglementer les activités conformément à l’article IX de la Convention CAMLR en ce qui concerne notamment les limites de capture, les engins de pêche et autres questions opérationnelles, ainsi que les saisons ou secteurs ouverts ou fermés.
La CCAMLR a créé plusieurs aires de gestion, chacune avec ses propres exigences. Certaines zones sont fermées à certains types d’activités de pêche. D’autres sont ouvertes à la pêche sous réserve des dispositions des mesures de conservation, y compris, entre autres, les dates d’ouverture de la pêche, les limites de capture saisonnières, les données devant être collectées, les restrictions sur les captures accessoires de poissons et les exigences concernant les mesures d’atténuation des captures accessoires.
À l’heure actuelle, la CCAMLR crée également des aires marines protégées (AMP) qui sont représentatives des écosystèmes marins dans la zone de la Convention. Dans les années 2000, le Comité scientifique a analysé une grande quantité de données biologiques et océanographiques pour décrire les différentes régions biologiques présentes dans la zone de la Convention. En se basant sur ces travaux, la CCAMLR a été en mesure d’identifier 14 biorégions qui, par la suite, ont été regroupées en 9 domaines de planification des AMP à grande échelle.
La CCAMLR a adopté un cadre général de l’établissement des AMP. Les activités dans les AMP peuvent être limitées, interdites ou gérées et chaque AMP établie en fonction de ce cadre dispose, à moins d’accords contraires, d’éléments prioritaires pour les plans de gestion, de recherche et de suivi.
La CCAMLR a approuvé la première AMP en haute mer en 2009 : l’AMP du plateau sud des îles Orcades du Sud. En 2016, elle a adopté la plus grande AMP en haute mer au monde, l’AMP de la région de la mer de Ross qui est entrée en vigueur en 2017. Cette AMP comporte des secteurs de protection totale et d’autres dans lesquels une pêche limitée est autorisée, à savoir la zone de recherche sur le krill et la zone spéciale de recherche, lesquelles sont illustrées sur la figure ci-dessous (KRZ, SRZ respectivement). Elle a pour objectifs de conserver la structure écologique naturelle, de fournir des zones de référence pour le suivi de la variabilité naturelle et des changements à long terme, de promouvoir la recherche, de préserver la biodiversité, de protéger les processus écosystémiques à grande échelle, ainsi que la répartition géographique des espèces de proies et de prédateurs, les secteurs revêtant une importance écologique et les habitats rares ou vulnérables.
Trois autres AMP sont envisagées actuellement par la CCAMLR dans les domaines 1 (péninsule antarctique), 3 (mer de Weddell) et 7 (Antarctique de l’Est) de planification des AMP.